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Le Resguardo autochtone Cañamomo Lomaprieta1 en Colombie a été créé par mandat royal de Carlos I d’Espagne en 1540. Il couvre 4 837 hectares et touche 32 communautés.

L’histoire de Cañamomo Lomaprieta s’est centrée principalement autour de la défense du territoire ; ses réserves d’or abondantes incitaient les conquistadores à fonder des villages sur le territoire autochtone, et il est devenu un centre de l’esclavage. Les habitants autochtones furent exploités presque jusqu’à l’extermination.

Malgré cette histoire, la communauté autochtone a conservé ses traditions communautaires ancestrales axées sur le respect, le soin et la gestion équilibrée de sa relation avec la Terre nourricière. Ces pratiques sont aujourd’hui en train d’être modifiées par les systèmes de production économiques étatiques et par des pressions sur les zones forestières pour les cultures. Ces facteurs, associés à tant d’autres, ont affecté l’équilibre naturel, et cela signifie qu’aujourd’hui, de nouvelles politiques et réflexions sont nécessaires, qui se concentrent sur le désapprentissage des pratiques néfastes et sur la réflexion environnementale et agro-écologique. Il reste possible de rétablir, protéger et conserver notre environnement, mais pour que cela se produise, nous devons renforcer la volonté de la population locale de prendre soin de notre patrimoine culturel et élaborer un plan de gestion environnementale qui nous permettra de préserver un environnement sain.

L’ensemble de notre organisation, de nos autorités et des membres de notre communauté ont concentré leurs efforts, et continueront de le faire, sur la restauration de l’environnement sur le territoire. À cette fin, un plan stratégique est en cours d’élaboration, il se concentre sur sept domaines : l’eau, la gestion des déchets solides, la gestion des risques, l’éducation à l’environnement, la diversité biologique, le changement climatique et l’exploitation minière.

À ce jour, nos activités incluent :

  • l’organisation de journées de l’environnement et la mise en place d’une campagne « Plantons un arbre pour le Resguardo », qui prévoyait des pépinières communautaires et la plantation de 61 000 arbres ;
  • la création de barrières vivantes et l’entretien de barrières inertes ;
  • la gestion des espèces sauvages de flore et de faune et la création d’une pépinière pour les espèces locales ;
  • l’analyse des eaux usées domestiques et leur décontamination ;
  • la conduite d’une campagne « Je n’emporte pas de déchets chez moi », ciblée sur la bonne gestion des déchets, le rétablissement de bandes de forêts, et l’entretien des plantations d’arbres ;
  • la création d’un Conseil environnemental et d’une Association pour le rétablissement de l’environnement ;
  • le développement d’une politique d’éducation à l’environnement et d’un programme pour le patrimoine naturel ;
  • la consolidation de notre organisation.

Ces actions ont été menées sans financements externes. Nous renforçons le tissu social de notre communauté, en créant une unité intergénérationnelle, et en impliquant à la fois des femmes et des hommes. Nous menons ces actions dans un contexte de conflit, de discours de haine et de menaces contre nos dirigeants autochtones, pour mieux défendre notre territoire. Nos actions sont un espoir —une lueur au milieu d’un monde chaotique et turbulent de conflits armés.

Auteure/Auteur
  • Héctor Jaime Vinasco, Conseil de direction du Resguardo Cañamomo
Écosystèmes
  • Forêts tropicales
Thèmes
  • Restauration des écosystèmes
Type
  • Forme courte
Date
  • Cette étude de cas fait partie de LBO-2, publié à l’origine en 2020.

References

  1. Les resguardos indigenas sont « la propriété collective des communautés autochtones pour lesquelles ils sont établis et … sont inaliénables, imprescriptibles et ne peuvent être saisis.» Source : Ministère colombien de l’intérieur (2013) Resguardo Indígena. Disponible sur : https://www.mininterior.gov.co/content/ resguardo-indigena