Skip to main content

L’importance de nos territoires traditionnels est inhérente à nos croyances, notre culture, nos pratiques et notre vie. Notre communauté de Gunditjmara dans le sud-ouest de Victoria, en Australie, sait que nos ancêtres concevaient des voies d’eau, et fabriquaient des obstacles avec les coulées de lave et des pierres pour élever les kooyang (anguilles) et des poissons. Cette pratique a perduré pendant des milliers d’années, pour bâtir nos sociétés et nos villages en pierre.

L’invasion, la colonisation et l’expropriation de nos territoires traditionnels depuis le début du 19e siècle par les Européens ont eu des répercussions importantes sur nos vies et notre culture, mais les systèmes d’aquaculture qui font usage de la pierre sont restés pratiquement inchangés.

À partir des années 1980, les Gunditjmara ont repris le contrôle sur une partie du système d’aquaculture avec la reconnaissance de notre droit de protéger notre patrimoine culturel, qui prévoyait également l’obtention d’un titre foncier inaliénable. Cela a rétabli le sentiment d’autodétermination et de fierté de notre communauté. Les Gunditjmara ont travaillé en partenariat avec les autorités publiques et des archéologues pour documenter les ouvrages en pierre construits dans le paysage culturel de Budj Bim, et pour analyser et interpréter comment nos systèmes culturels fonctionnaient, comment nos ancêtres avaient géré l’hydrologie des systèmes de Budj Bim et comment ces systèmes s’adaptent en cas d’inondations et de sécheresse.

Au cours des 40 dernières années, notre communauté gunditjmara a poursuivi des partenariats avec des universités et des instituts de recherche afin d’élaborer des rapports scientifiques et techniques riches en informations contextuelles concernant nos ancêtres et leurs pratiques. En associant cette nouvelle génération de connaissances scientifiques et de rapports avec nos principes d’autodétermination et de consentement éclairé, la communauté de Gunditjmara a développé ses capacités d’établir des partenariats avec le reste de la communauté et les autorités publiques et, de cette façon, d’accroître la superficie du pays qui nous est restituée.

Nous saluons l’occasion qui nous est donnée de gérer et développer notre pays dans le cadre du programme d’Aires autochtones protégées. Cela signifie que nous gérons notre pays conformément aux normes de l’UICN. De plus, en 2019 l’inscription de Budj Bim a été acceptée par le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Il est tout aussi important que nous ayons réussi à œuvrer pour le pays avec nos Anciens, les jeunes et les familles, en préservant le lien avec le pays de Gunditjmara. Un pan immense de nos connaissances ancestrales a été perdu lors des invasions, de la colonisation et de l’expropriation de notre pays de Gunditjmara, mais nous disposons désormais d’une plateforme pour travailler avec nos eaux et nos territoires traditionnels, et voir comment les savoirs traditionnels de Gunditjmara transformeront et guériront le pays dont nous avons l’obligation culturelle de prendre soin.

Auteure/Auteur
  • Damein Bell, CEO, Gunditj Mirring Traditional Owners Aboriginal Corporation
Écosystèmes
  • Forêts tempérées
Thèmes
  • Savoirs, culture et spiritualité
  • Gouvernance
Type
  • Forme courte
Date
  • Cette étude de cas fait partie de LBO-2, publié à l’origine en 2020.