Le peuple wapichan vit dans le district du Sud-Rupununi au Guyana. Le « Wapichan wiizi » (territoire) abrite de nombreux animaux, reptiles, plantes, insectes, oiseaux, poissons et autres créatures des eaux, dont beaucoup sont rares ou en danger à l’échelon mondial.1
Le territoire des Wapichan renferme de nombreux sites du patrimoine culturel importants pour les communautés, où l’on trouve des haches en pierre, des pointes de flèches, des perles, des poteries, des gravures rupestres et des cimetières. s. Les Wapichan ont rédigé un plan d’utilisation et d’exploitation durable du territoire ancestral par la communauté, qui porte sur environ 2,8 millions d’hectares, au bénéfice des générations actuelles et futures.2 Le plan décrit les multiples services, valeurs et significations qu’offre le territoire. Par exemple, le respect des êtres spirituels et de leurs foyers est essentiel pour le bien-être des communautés et la santé et l’abondance des poissons et du gibier. Le plan de gestion territoriale établit les principes, objectifs et lois coutumières communs concernant l’utilisation responsable des écosystèmes liés aux terres, forêts, montagnes, prairies et marécages. Il comprend plus d’une centaine d’accords entre communautés portant sur des actions collectives pour l’utilisation durable des terres, le partage coutumier des ressources, le développement communautaire et les initiatives en matière de moyens de subsistance. Il présente également en détail des centaines de sites naturels locaux devant être protégés par les communautés, et comprend des propositions visant à établir une vaste forêt de 1,4 million d’hectares conservée par les Wapichan incluant des forêts tropicales vierges dans la partie orientale du territoire.
Protéger le territoire des Wapichan par l’obtention de sa reconnaissance juridique est un objectif majeur pour les Wapichan et une condition préalable à la pleine réalisation et mise en œuvre de leurs plans. s. Les titres fonciers existants sont fragmentés et ne couvrent pas toute l’étendue des aires traditionnellement utilisées et occupées par le peuple wapichan. De plus, le territoire wapichan est confronté à de graves pressions externes exercées par l’exploitation minière illégale, les vols de bétail, l’exploitation forestière et l’empiètement sur le territoire dû à la chasse commerciale. Afin d’y faire face, les Wapichan ont mis au point un système communautaire pour identifier ces pressions et réunir des preuves, ainsi que pour surveiller la santé des écosystèmes (par exemple de la qualité de l’eau) et les changements dans l’utilisation des terres.3 4
Les Wapichan ont entamé un dialogue actif avec les départements, les institutions et les commissions du gouvernement, en vue d’expliquer leurs plans pour que la communauté prenne constamment soin de ses terres ancestrales. Les Wapichan utilisent leurs propres cartes et informations photographiques et géo-référencées, ainsi que les données relatives à l’utilisation traditionnelle des terres, pour appuyer leurs revendications foncières et identifier les lacunes en matière foncière. Ces initiatives ont donné lieu à des pourparlers formels entre les communautés et le gouvernement au sujet des actions pour protéger juridiquement leurs terres et leurs forêts, et pour empêcher et suspendre l’exploitation forestière industrielle et les concessions minières sur la terre des Wapichan.
Author
- South Central Peoples’ Development Association (SCPDA)
Ecosystems
- Forêts tropicales
Topics
- Cartographie et suivi
Type
- Forme courte
Date
- Cette étude de cas fait partie de LBO-1, initialement publié en 2016.
References
- Par exemple kitanaaru (jaguar), saaro (loutre géante), wichaa waru (chien des buissons), la harpie hupée, kawanaru (coq de roche), udaru’o kokoi (harpie féroce) et dyuwudan uzu (chardonneret rouge).
- Council, D. T. Thinking Together for Those Coming Behind Us: An outline plan for the care of Wapichan territory in Guyana. (2012). at <http://www.forestpeoples.org/topics/customary-sustainable-use/publication/2012/wapichan-people-guyana-make-community-based-agreem>
- Farhan Ferrari, M., de Jong, C. & Belohrad, V. S. Community-based monitoring and information systems (CBMIS) in the context of the Convention on Biological Diversity (CBD). Biodiversity 1–12 (2015). doi:10.1080/14888386.2015.1074111
- MacLennan, G. We built a drone. (2014). at <https://www.digital-democracy.org/blog/we-built-a-drone/>