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Le Parc national de la Bikine, d’une superficie de 1 160 469 hectares dans l’Extrême-Orient de la Fédération de Russie, est la plus grande forêt ancienne protégée de la zone pré-tempérée d’Eurasie. La forêt était gravement menacée de destruction par des sociétés extractives, mais une petite communauté autochtone est parvenue à faire front face aux entreprises et aux autorités russes pour créer le premier Parc national russe co-géré par des Autochtones.

Nous nous sommes entretenus avec Pavel Sulyandziga, militant autochtone et membre du groupe autochtone udege originaire de la forêt Bikine, qui a joué un rôle central dans la création du parc, et Polina Shulbaeva, qui est la coordinatrice autochtone russe pour le Forum international des peuples autochtones sur la biodiversité (IIFB).

Pavel —

Notre parc est unique parce que l’on peut y vivre et utiliser la terre, et je crois que notre réussite est due en grande partie à l’unité du peuple udege. Les autres Autochtones devraient comprendre que la situation dépend entièrement d’eux. Ils devraient lutter, et se battre pour convaincre les autorités de partager le pouvoir avec eux, et ne pas jouer uniquement un rôle secondaire.

Notre terre est une zone qui attire beaucoup les entreprises, en particulier pour la protection du bois et l’extraction de l’or. Dans les années 1970, avant de devenir un parc national, une partie de la forêt Bikine a été vendue à Hyundai, le constructeur automobile sud-coréen, pour qu’il puisse utiliser ses ressources. À cette époque, mon peuple était constitué de huit groupes udege qui vivaient le long de plusieurs rivières dans le parc, mais après l’arrivée de l’entreprise, quatre groupes ont cessé d’exister.

La disparition de ces quatre groupes udege ne fut pas un génocide, ils n’ont pas été assassinés, ils se sont juste évaporés. Ils ont disparu parce que les arbres ont été détruits, et sans la rivière et la forêt, ils ne peuvent pas survivre.

Lorsque cela s’est produit, nous avons pris la décision de lutter pour notre terre, notre forêt de tigres, sinon nous allions être confrontés au même destin que ces quatre groupes d’Udege.

Créé en 2015, le Parc national de la Bikine est la plus grande forêt ancienne protégée de la zone pré-tempérée d’Eurasie. Photo : Dilbara Sharipova
Auteure/Auteur
  • Pavel Sulyandziga, militant des droits autochtones russe, de nationalité udege
  • Polina Shulbaeva, Centre de soutien des peuples autochtones du Nord/Forum international des peuples autochtones sur la biodiversité
Écosystèmes
  • Forêts boréales
Thèmes
  • Conservation et utilisation durable
  • Savoirs, culture et spiritualité
  • Gouvernance
Type
  • Forme longue
Date
  • Cette étude de cas fait partie de LBO-2, publié à l’origine en 2020. Les mises à jour et les entretiens ont eu lieu en 2022.

L’histoire et la création du Parc national de la Bikine

Pavel —

Nous sommes parvenus à écarter Hyundai de notre terre grâce à plusieurs procédures judiciaires, pour lesquelles nous avons été représentés par un conseiller juridique et avocat de Californie qui possédait de l’expérience dans la défense des droits autochtones en Amérique.

En 1991, j’ai également réussi à rencontrer Boris Yeltsin – à l’époque à la tête de la Cour suprême de l’Union soviétique – et je l’ai invité à se rendre sur notre terre et à voir les problèmes que nous rencontrions. Il a transmis le dossier à ses adjoints, et son conseiller a pris la décision de suspendre toutes les activités sur le territoire de la Bikine. Malgré cela, des entreprises continuaient d’essayer de prendre notre terre.

« Même lorsqu’il existe des lois en Russie pour protéger les droits autochtones, cela ne signifie pas que la loi fonctionnera. »

Polina Shulbaeva

Depuis cette époque et jusqu’en 2007, un grand nombre de personnes souhaitèrent prendre notre territoire, dont des entreprises de production de bois, de bois de construction, mais surtout d’extraction de l’or. Les entreprises essayaient d’entamer des négociations avec nous pour que nous changions d’avis, mais nous n’avons pas donné notre consentement. La lutte dura 20 ans, mais ainsi nous sommes parvenus à protéger notre terre.

Parc national de la Bikine. Photo : Alezander Hitrov, WWF Russie

En 2007, la terre de la forêt Bikine fut mise aux enchères. Il y eut sept enchérisseurs, dont nous, et les six autres étaient tous de grandes entreprises. Vous imaginez combien il était difficile pour nous de rivaliser avec eux. Mais nous avons décidé de recourir à certains mécanismes pour nous aider.

  • D’abord, il y avait le protocole de Kyoto, qui contraint les pays développés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Les entreprises qui enchérissaient émettent beaucoup de polluants, contrairement au peuple udege. C’était un avantage pour nous.
  • Nous avons également entamé des négociations avec l’Allemagne et une banque allemande, avec le soutien du WWF. Étant donné que nous ne parvenions pas à lever les fonds nécessaires pour remporter les enchères, la banque allemande a dit qu’elle nous donnerait l’argent pour louer à bail la terre au gouvernement russe sous forme de subvention. Mais même avec l’argent qu’ils offraient, nous ne pouvions rivaliser avec les budgets de ces grandes entreprises.
  • À cette époque, j’étais membre de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones. J’ai dit aux autorités fédérales russes que si elles vendaient notre territoire à une entreprise, j’irais aux Nations Unies et déclarerais qu’un génocide était perpétré contre notre peuple. Le gouvernement de Moscou a alors ordonné aux autorités locales de donner la terre au peuple udege. Le jour des enchères, les entreprises commerciales ont retiré leur offre et nous avons remporté la terre avec l’aide de nos donateurs.

Malgré l’obtention de la propriété légale de notre terre, notre communauté et l’administration udege qui gérait la terre se sont détériorées au fil du temps. Des personnes ont commencé à vendre des parcelles de terre à des entreprises et à des entrepreneurs privés, et la chasse illégale a également commencé. Certains membres de l’administration sont tombés dans des pratiques corrompues, et les personnes avaient peur de les dénoncer parce qu’ils avaient autorité pour confisquer leur terre.

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Le Premier Ministre russe Vladimir Putin avec Pavel Sulyandziga, premier vice-président de l’Association des minorités ethniques autochtones de Russie. Photo : archives photographiques du gouvernement russe

On m’a ensuite proposé de devenir Président du Parc national. J’ai rassemblé un petit groupe de personnes qui n’avaient pas peur de s’exprimer contre l’administration udege et nous avons commencé à discuter de ce qu’il fallait faire. Et nous avons compris que la création d’un parc national était l’une des solutions de compromis qui nous aiderait à atteindre notre objectif tout en satisfaisant les entreprises et le gouvernement.

Nous avons commencé à négocier. Nous avons défini sept requêtes pour le parc national, dont nous pensions qu’elles seraient très difficiles à faire accepter. Ils devraient changer la législation russe pour nous permettre de mener notre mode de vie traditionnel dans le parc. Mais à notre surprise, ils ont accepté toutes nos demandes.

En 2015, Vladimir Putin a signé le décret instituant le Parc national de la Bikine, qui fut créé avec une co-gestion et propriété de l’État russe et du peuple udege.

Nous avons établi le Comité d’ethnicité udege, et même si au départ la communauté était contre l’idée d’un parc national, nous sommes parvenus à la convaincre.

« La création d’un parc national n’était pas la meilleure solution, mais c’était la seule solution possible. Ce n’est pas parfait, mais ça fonctionne. »

Le tigre de Sibérie

Pavel —

Il est important de noter que le Président et son administration ont répondu à nos demandes de création d’un parc national non parce qu’ils voulaient aider le peuple udege, mais à cause des tigres qui vivent dans la forêt Bikine. En 2010, un sommet pour la protection des tigres s’est tenu à St-Pétersbourg, et Vladimir Putin, alors Président, devait montrer qu’il œuvrait pour la protection du tigre de l’Amour de Sibérie, un animal rare.

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Tigre de l’Amour de Sibérie photographié par un piège photographique dans le Parc national de la Bikine. Photo : WWF Russie

Environ 10 % de la population de tigres de l’Amour de Sibérie en danger vit dans le parc de la Bikine, il s’agissait donc d’une zone clé pour contribuer à leur protection. La population de tigres baissait à ce moment-là à cause de la présence d’industries, et parce que la demande de tigres est énorme dans la médecine orientale, beaucoup de gens essaient de les tuer et de les chasser pour en faire des remèdes.

Mais puisque nous les Udege parvenions à maintenir l’industrie à l’écart, notre air et nos terres restaient purs, donc les tigres pouvaient y vivre en paix.

Le gouvernement a créé le parc national pour les tigres, pas pour les personnes. Mais à l’époque cela nous convenait, et nous avons donné notre accord.

Le tigre est l’un des animaux sacrés du people udege. En tant qu’Udege, notre croyance est que si quelqu’un tue un tigre, la punition sera immense et le tigre prendra sa revanche. C’est un grand péché, et ce péché ne fera pas l’objet du pardon des Dieux. Jamais un Udege n’a été puni par un tigre, parce que nous les considérons comme nos frères, et nous ne les chassons pas. Nous ne touchons pas aux tigres, et ils ne touchent pas à nous, c’est comme ça que ça fonctionne.

La stratégie des Udege

Pavel —

Quel est le secret de notre résistance ? Il y a 1 700 Udege dans quatre villages. Un grand État ou une grande entreprise aurait pu nous écraser. Toutefois, je considère qu’il existe plusieurs facteurs à notre réussite pour la création du Parc national de la Bikine :

  • l’unité du peuple udege. Nous avons décidé de nous rassembler et d’être unis, et que nous résoudrions ensemble tout problème rencontré. Si j’étais seul, ou si nous étions 10 ou 100, ils nous mettraient en prison ou nous tueraient, ce serait facile pour eux. Mais l’État ne pouvait pas tous nous tuer. Les autorités du district et de la région venaient pour essayer de m’écarter de ma place de dirigeant, en tentant de semer la discorde dans notre communauté en disant que je négligeais le peuple, que je touchais des pots-de-vin. Mais nous nous sommes faits confiance et n’avons pas laissé cela nous affecter ;
  • nous avons cherché activement des alliés pour nous aider. Nous ne sommes pas un grand groupe, donc le gouvernement pouvait nous détruire s’il le voulait vraiment, mais nous avons attiré des scientifiques russes et étrangers à Bikine pour qu’ils y effectuent des recherches. Ils étaient convaincus de son caractère unique, et l’ont appelée l’Amazonie russe, les poumons de l’hémisphère nord, et ont prouvé sa très grande biodiversité et qu’elle renfermait une flore et une faune uniques et en danger. Ils ont écrit des articles sur les raisons pour lesquelles elle devait être préservée et non pas être cédée aux industries ;
  • le niveau élevé d’éducation du peuple udege. Nos anciens nous disaient toujours combien l’éducation était importante. Beaucoup d’entre nous avons quitté Bikine pour suivre des études supérieures, puis nous sommes revenus dans notre village. Pendant la crise des années 1990, [the dissolution of the Soviet Union in 1991 led to a constitutional an financial crisis] dans toute la Russie de nombreuses personnes très qualifiées ont quitté leurs petits villages pour aller travailler dans les villes, mais ce ne fut pas le cas des Udege. Les spécialistes sont restés dans le village et ont contribué à leur communauté, en pensant non seulement à la survie, mais aussi au développement de leur peuple ; Les spécialistes sont restés dans le village et ont contribué à leur communauté, en pensant non seulement à la survie, mais aussi au développement de leur peuple.
À cause de notre expérience et du partage de connaissances au sein de notre communauté, nous n’avons pas cru les vides promesses des riches et des hommes d’affaires lorsqu’ils sont venus nous convaincre de vendre notre terre en nous proposant de meilleures possibilités économiques et industrielles. À la place, nous avons essayé de créer des possibilités pour nous-mêmes.
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Un garde faunique du Parc national de la Bikine se déplace en bateau sur la rivière Bikine. Photo : Konstantin Kobyakov/WWF Russie

Le fonctionnement du parc aujourd’hui

Pavel —

La charte du parc précise que le Parc national a été créé tant pour la conservation de la nature que pour le développement de l’ethnie udege. Elle garantit également l’existence d’un Conseil du peuple udege, qui élira le Chancelier du Conseil, qui devient également Président adjoint du Parc.

Polina —

Le Conseil du peuple udege1 garantit la participation des peuples autochtones aux décisions concernant la protection de la nature et des espèces sauvages, et coordonne des programmes et des projets qui peuvent affecter leur mode de vie traditionnel. Le conseil élabore également des orientations sur les normes et le comportement pour les communautés locales et surveille la préservation et l’utilisation des savoirs traditionnels. 2

Les règlements élaborés pour gérer le parc incluent la délimitation claire des zones, et la zone d’un million d’hectares affectés à la gestion autochtone traditionnelle ne peut être réduite. Tous les habitants de la région conservent le droit de visiter librement le parc, quel que soit le lieu où ils vivent, et des chasseurs autochtones peuvent exercer des activités économiques traditionnelles gratuitement sur leurs terrains de chasse historiques.

La partie restante du parc est une réserve où les activités sont limitées. Mais dans ces zones, des gardes fauniques de la Bikine – dont beaucoup sont autochtones – travaillent à la protection de la flore et de la faune en danger.

« C’est unique, parce que les Autochtones peuvent non seulement y vivre et utiliser leur territoire, mais ils peuvent également le protéger à titre officiel. »

Presque tous les chasseurs udege sont employés par le parc. Les employés autochtones du parc exercent des tâches relatives à la protection et au contrôle du territoire et à la surveillance communautaire, en faisant usage des savoirs, pratiques et rituels traditionnels associés aux nouvelles technologies et systèmes d’information. Ils organisent également des visites d’éducation à l’environnement et de tourisme écologique dans des zones spécifiques et limitées. Les étrangers ne peuvent pas visiter le Parc de la Bikine seuls, ils doivent être accompagnés d’un garde faunique du parc.

Des chercheurs et représentants d’organisations environnementales comme le WWF aident à former la population autochtone aux technologies modernes de protection de l’environnement (comme les pièges photographiques, les dispositifs modernes de navigation, et les aéronefs sans pilotes ou drones).

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Des gardes fauniques du Parc de la Bikine fixent un piège photographique à un arbre pour contrôler les espèces dans le parc. Photo : Ana Serduk/WWF Russie

Environ 700 personnes vivent désormais dans le village de Bikine. Autrefois, elles n’avaient ni hôpital ni électricité, mais elles disposent désormais d’un hôpital de pointe et de l’électricité 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Certains jeunes avaient quitté la terre, mais ils sont revenus lorsque le parc national a été créé, parce qu’il y avait du travail pour eux.

Le 2 juillet 2018, le Comité du patrimoine mondial a déclaré que le parc faisait partie du site du Patrimoine mondial de l’UNESCO du Sikhote-Alin central, confirmant ainsi le caractère unique de cette région Le Parc national de la Bikine est la première aire protégée de Russie ayant pour objectif de protéger l’habitat et le mode de vie traditionnel des peuples autochtones, ainsi que leur participation à la gestion du parc.

Le Parc national de la Bikine comme exemple pour d’autres

Pavel —

Bikine n’est pas le seul parc national de Russie où vivent d’autres ethnies. J’aimerais partager notre expérience avec d’autres parcs nationaux en Russie, parce que notre situation est unique.

Établir une gouvernance autonome de ce type exige un partage de l’autorité. Et généralement, le gouvernement russe ne veut pas partager l’autorité, il veut dominer, il veut gouverner, il veut prendre toutes les décisions. Il ne veut pas déléguer ou partager le pouvoir.

Polina —

Les parcs nationaux sont destinés à la protection, pas à la vie, c’est comme ça que le gouvernement russe voit les choses. Vous n’avez pas le droit de chasser ou pêcher sur le territoire ou de mener des activités traditionnelles. Un exemple est le Parc national de la Chorie dans le sud-ouest de la Sibérie. Il prend le nom du peuple autochtone Chors qui y vivait, mais depuis la création du parc national, il ne peut plus utiliser le territoire.

Généralement, lorsqu’un gouvernement crée un parc national ou une aire protégée, le peuple autochtone de la région a deux choix possibles. Soit il quitte le territoire parce qu’il ne peut plus l’utiliser comme il le souhaite, soit il reste sur son territoire, mais ne peut plus suivre ses modes de vie traditionnels. Vous pouvez y rester, mais votre identité autochtone y mourra.
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Le Parc national de la Bikine à l’aube. Photo : Yuri Darman/WWF Russie

Pavel —

Le Parc national à Bikine est un excellent exemple de bon fonctionnement d’une co-gestion autochtone, mais évidemment il fallut lutter pour y parvenir. Il restera très difficile pour les autres groupes autochtones de convaincre les autorités russes, et je pense que cela est vrai partout ailleurs dans le monde. L’espoir est que le partage d’autres récits concernant le Parc national de la Bikine permettra de convaincre d’autres personnes (groupes autochtones et gouvernements) de faire de même.

L’un de mes collègues autochtones m’a dit que nous avions de la chance, parce que nous avions des tigres. Et ce fut un aspect très important, c’est le tigre de Sibérie, le tigre de l’Amour, qui a attiré l’attention de Putin. Je recommanderais aux autres parcs nationaux de regarder la vie sauvage qui s’y trouve et de voir s’il y a quelque chose à préserver qui pourrait également être considéré comme symbolique.

« Le parc de la Bikine est un territoire unique avec un système unique de gestion et de gouvernance. Il représente une excellente occasion de reproduire cette pratique à un autre territoire en Russie et dans d’autres régions du monde »

Polina Shulbaeva

L’avenir du Parc national de la Bikine

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Village dans le Parc national de la Bikine. Photo : Alexander Hitrov/WWF Russie

Pavel —

Je pense que le parc national est un bon ange gardien contre tout type d’acte violent des industries ou d’entreprises qui polluent. Ce qui m’inquiète le plus, ce sont les droits du peuple udege. Ils pourraient apporter des modifications à la législation qui détérioreraient notre statut. Toutefois, je ne vois pour l’instant aucune tendance en ce sens. Tout le monde est content, c’est un bon compromis qui satisfait toutes les parties.

Je pense que le fait que le Conseil a été établi est très bien. Des gens de mon ethnie s’y trouvent. Ils participent à des réunions et prennent des décisions importantes. Mais je pense également qu’il est important d’augmenter leur poids, leur rôle dans la prise de décisions au sein du conseil. Mais c’est peut-être la prochaine étape du développement du parc et du développement de la zone.

À l’avenir, j’espère que cela changera pour le mieux. Actuellement la législation exige qu’une partie de la gestion soit réalisée par les autorités fédérales, mais j’espère qu’à l’avenir la gestion reviendra entièrement au peuple udege. Rien n’arrive rapidement. Je pense qu’il faudra attendre plusieurs générations avant que nous n’obtenions l’administration à 100 %. Nous n’avons pas suffisamment d’expérience pour l’instant, donc avec plus d’expérience et plus de capacités, notre administration restera intègre et ne cédera pas à la corruption, comme en 2007.

Si les personnes demandent des droits, elles doivent comprendre que c’est à double tranchant ; avec les droits viennent des responsabilités. Si vous demandez vos droits, vous devez être prêt pour les responsabilités.

J’ai parlé à mon peuple, et il est satisfait de la situation actuelle. Si nous comparons la situation que nous avions avant à ce qui se passe maintenant, je pense qu’elle s’est beaucoup améliorée, et nous avons accompli beaucoup de choses.

Plus d’informations

  • Parc national de la Bikine (n.d.) « About Bikin National Park ». Disponible sur : http:// parkbikin.com
  • Fédération de Russie (2015) « Decree of the Government of the Russian Federation November 3 2015 No. 1187, On the establishment of the Bikin National Park ». Moscou : Fédération de Russie.
  • Parc National de la Bikine (n.d.) Report on work done by the Federal State Budgetary Institution. Bikin National Park. Disponible sur : http://parkbikin.com/netcat_files/17/119/h_897547bc047c83359a726bf81e55fb65

References

  1. BROC (2018) Problems of nature management of the Far East and Siberia. Bikin: From the operational forest to UNESCO World Heritage.. Vladivostok: BROC. Disponible sur: http://ngo-broc.org/wp-content/uploads/2018/11/Bikin-%D1%81%D0%BF%D0%B5%D1%86%D0%B2%D1%8B%D0%BF%D1%83%D1%81%D0%BA-%D0%AD%D0%B8%D0%91-2018.pdf
  2. Russian Training Center for Indigenous Peoples (2016) Strategic Development Plan for the Bikin River Basin in collaboration with the national park. Moscow: Russian Training Center for Indigenous Peoples. Disponible sur : http://www.csipn.ru/images/stories/documents/Bikin_strategy.compressed.pdf