Ces dernières décennies, les déchets, en particulier les déchets plastiques, s’accumulent dans tous les recoins de la région de Guna Yala, au Panama. La pollution due aux déchets est reconnue comme l’une des principales menaces pour la diversité biologique des Caraïbes.
Le peuple Guna accepte ses responsabilités concernant la production de déchets, et s’est donné pour mission de trouver des mesures simples, rapides et à bas coût pour y faire face. La plus haute autorité politico-administrative guna, le Congrès général guna, s’est engagée à prendre de nombreuses mesures sur cette question. La mesure la plus importante est le projet « Zéro déchets : les chemins du recyclage à Guna Yala », qui vise à créer un centre pour la collecte et la vente de matériel recyclable et une décharge pour l’élimination des déchets non-recyclables. Des solutions nouvelles doivent être trouvées, au vu de l’absence de sites de décharge appropriés dans la région, et plus généralement du manque de développement industriel.
La Fondation pour la promotion des savoirs autochtones a également étudié la situation et les solutions potentielles dans différents lieux de la région. Certaines de ses conclusions sont les suivantes :
- les déchets récoltés étaient composés de 70 pour cent de matière organique, de 20 pour cent de plastique, de 7 pour cent de papier et de carton, et de 3 pour cent de verre ;
- Une grande partie des déchets organiques sont actuellement déversés sur terre ou en mer, où ils entraînent des changements dans l’écologie des côtes, notamment l’eutrophisation et une augmentation des algues. Mais ces déchets offrent la possibilité de produire du composte à utiliser comme engrais ;
- Les déchets plastiques constituent le plus grave problème de pollution, à cause principalement de leur longue persistance dans l’environnement. L’étude recommande de mettre en place des installations de broyage de plastique à faible densité dans les communautés, et si possible des machines pour convertir ces déchets en fibres plastiques. Cela pourrait réduire les déchets plastiques restants de moitié, ce qui serait bénéfique pour l’environnement marin et réduirait la propagation de maladies infectieuses dans les systèmes côtiers.
La sensibilisation du public est un élément important de la solution. Il est également important de changer l’approche linéaire à l’économie actuellement en vigueur, basée sur l’acquisition, la consommation et l’abandon, au profit d’une approche plus circulaire qui intègre la réutilisation et le recyclage. Néanmoins, étant donné que le littoral de Guna Yala est exposé à des macro et micro courants venant des Caraïbes, les déchets qui arrivent d’autres pays s’y déposent constamment, un phénomène que les plans de gestion des déchets doivent prendre en compte. Ce n’est que de cette façon que nous réduirons réellement les effets des déchets sur l’environnement naturel et la population de Guna Yala.
Auteure/Auteur
- Jorge Andreve et Onel Masardule, Fondation pour la promotion des savoirs autochtones, peuples autochtones Guna
Écosystèmes
- Marin et côtier
Thèmes
- Conservation et utilisation durable
Type
- Forme courte
Date
- Cette étude de cas fait partie de LBO-2, publié à l’origine en 2020.