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Tagal signifie interdiction dans la langue susun, et est pratiqué par les peuples autochtones du Sabah depuis de nombreuses générations. Il implique des responsabilités et une gestion partagées, non seulement pour les rivières, mais aussi pour d’autres ressources naturelles. Ce concept traditionnel a été adopté par le Département de la pêche du Sabah, et environ 400 systèmes de gestion fluviale partagée ont désormais appliqué le concept de tagal.

Alice Mathew et Jawatankuasa BioBudaya Melangkap

Tagal signifie interdiction dans la langue susun, et est pratiqué par les peuples autochtones du Sabah depuis de nombreuses générations. Il implique des responsabilités et une gestion partagées, non seulement pour les rivières, mais aussi pour d’autres ressources naturelles. Ce concept traditionnel a été adopté par le Département de la pêche du Sabah, et environ 400 systèmes de gestion fluviale partagée ont désormais appliqué le concept de tagal.

Une communauté qui y participe est la communauté dusun à Kampung Melangkap. Située aux pieds du Mont Kinabalu, ses territoires sont riches en biodiversité terrestre et aquatique. La valeur élevée qu’elle accorde aux rivières se reflète de manière évidente dans l’adat du village (les règles coutumières), qui incluent des arrêtés écrits et d’autres règles pour la protection et la gestion des rivières.

La zona de pesca comunitaria de Kampung Melangkap Tiong. Photo: Alice Mathew

La zona de pesca comunitaria de Kampung Melangkap Tiong. Photo: Alice Mathew

Le système tagal a été formalisé à Melangkap en 1986, et depuis la communauté a constaté une augmentation du nombre de poissons et d’espèces endémiques. Des comités bombon de villageois élus ont été mis sur pied pour gérer les zones tagal (bombon est un mot dusun qui fait référence à une zone où des règles strictes sont appliquées). Quelques règles communes s’appliquent aux zones tagal :

  • tagal sungai : une partie de la rivière peut être démarquée comme zone où l’accès par des tiers est interdit, par exemple, le lubuk (bassin profond) ;
  • l’empoisonnement des poissons, la pêche aux explosifs et l’utilisation de matériel de pêche nuisible sont interdits;
  • l’entrée par des personnes externes sans l’autorisation préalable de la communauté est interdite;
  • des sanctions sont prononcées par ceux qui violent les règles et règlements tagal.

Par le passé, une période d’exclusion de trois ans après une saison ouverte s’appliquait, mais le comité bombon actuel a décidé d’appliquer le tagal à la rivière, sans aucune prise, à cause des avantages de l’écotourisme, qui repose sur le poisson comme attraction principale

Le système tagal est maintenant lié au protocole communautaire de Melangkap, qui comprend des règles adat strictes et établit des processus de consentement libre, préalable et éclairé pour les activités d’acteurs extérieurs qui peuvent affecter la communauté et ses territoires. Ainsi, la communauté de Melangkap possède l’un des modèles d’accès et de partage des avantages les plus détaillés, qui complète la loi sur la diversité biologique du Sabah de 2000 et le projet de loi sur l’accès aux ressources biologiques et le partage des avantages de la Malaisie de 2017. À ce jour, le Protocole de Melangkap a été utilisé avec succès par la communauté pour négocier le contournement d’un site sacré lors de la planification d’infrastructures routières, pour limiter le développement touristique promu par des acteurs externes, et pour établir un système de partage des avantages pour le projet d’écotourisme de la communauté.

Un enfant joue avec du poisson dans le Sabah. Le protocole communautaire de Melangkap a été employé pour établir un partage équitable des avantages tirés de l’écotourisme. Photo : Lano Lan
Auteure/Auteur
  • Alice Mathew et Jawatankuasa BioBudaya Melangkap
Écosystèmes
  • Forêts tropicales
Thèmes
  • Conservation et utilisation durable
Type
  • Forme courte
Date
  • This case study forms part of LBO-2