Skip to main content

Les villages des environs de la rivière Telaga à Pitas, dans le Sabah, en Malaisie, dépendent des mangroves locales pour leurs moyens de subsistance, grâce à l’agriculture, à la pêche et au fourrage.

Mais leur mode de vie a été menacé par un projet d’aquaculture de crevettes promu par le gouvernement malaisien, soi-disant pour réduire la pauvreté dans la zone. Le projet, dirigé par Sunlight Inno Seafood Sdn Bhd, une joint-venture entre l’entreprise d’État Yayasan Sabah et une société d’investissement privée, fut entaché dès le début par différentes controverses.

Entre 2012 et 2014, environ 1 000 hectares de forêts de mangroves intactes ont été abattus pour céder la place au projet d’aquaculture. Les six communautés touchées, qui comptent une population d’environ 3 000 personnes, se sont plaintes du fait que les mangroves étaient d’importants écosystèmes de reproduction pour les espèces dont elles dépendent. Les emplois promis ne se sont généralement pas concrétisés. Après les plaintes des villageois et des défenseurs de l’environnement, l’entreprise a reçu une amende pour n’avoir pas obtenu de rapport d’évaluation des impacts environnementaux (EIE) pour le défrichement d’un marais en 2013, et a reçu l’ordre de cesser ses activités jusqu’à la présentation d’une EIE. À la consternation des villageois, l’EIE présentée par la suite fut approuvée en 2015.

E réponse, Mastupang Somoi, le président d’un groupe d’action villageoise, indiquait que

« l’entreprise ne dispose d’aucune autorisation pour exploiter cette zone. Nous n’avons pas été informés que ce projet était approuvé ».

En lien avec le défrichement des terres, l’entreprise est accusée d’avoir déplacé des villageois, de leur avoir nié leur droit à leurs terres coutumières et l’accès aux aires traditionnelles renfermant des ressources naturelles, d’avoir pollué des puits et des affluents avec de la terre et de la vase, et d’avoir endommagé des sites sacrés pour les villageois.

Les communautés affectées se sont unies, avec le soutien d’ONG telles que l’Association pour la protection environnementale du Sabah, afin de protéger ce qui reste de leurs mangroves. Elles veulent interrompre l’expansion future du projet, et s’assurer que le gouvernement appuie leur développement déterminé librement. Les communautés sont maintenant en train d’élaborer un plan de gestion pour la protection des 400 hectares restants de mangroves.

La rivière Telaga à Pitas, dans le Sabah, en Malaisie
Auteure/Auteur
  • Forest Peoples Programme
Écosystèmes
  • Marin et côtier
Thèmes
  • Mesures d’incitation et financement
Type
  • Forme courte
Date
  • This case study forms part of LBO-2