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L’Indigenous Knowledge and Peoples Network (Réseau des savoirs et peuples autochtones – IKAP), un réseau régional de communautés autochtones des régions montagneuses continentales de l’Asie du Sud-Est, et l’Inter Mountain Peoples’ Education and Culture in Thailand Association (Association pour l’éducation et la culture des peuples des montagnes de Thaïlande – IMPECT), un réseau de peuples autochtones du nord de la Thaïlande, ont mené des recherches détaillées au cours des vingt dernières années dans trois zones de la province de Chiang Mai qui pratiquent la rotation des cultures.

La rotation des cultures est une pratique agroforestière qui prévoit le défrichement d’une parcelle donnée, dont la végétation est séchée, puis soigneusement brûlée. La terre est ensuite cultivée et, après récolte, laissée en friche pendant une longue période (généralement sept à dix ans), afin qu’elle se régénère. Cette pratique est fondée sur des relations culturelles et spirituelles profondes entre la population et l’environnement et suit de nombreuses règles et règlements coutumiers. Les recherches effectuées par IKAP et IMPECT comprenaient la surveillance communautaire des zones agricoles des Karen à Ban Mae Lan Kham 1 et Hin Lad Nai2 using a stock-based approach to analyse above-ground carbon.à l’aide d’une approche axée sur les stocks pour analyser le carbone en surface. Le stockage net de carbone des champs en jachère couvrant 236 hectares laissés en friche pendant une durée allant jusqu’à dix ans pour qu’ils se reconstituent était de 17 348 tonnes de carbone, alors que les émissions de CO2 générées par les brûlis sur ces champs ne représentaient que 480 tonnes de carbone. Par conséquent, l’effet total de la rotation des cultures était une réduction des émissions de carbone.

Les recherches faisaient également état d’un grand nombre d’espèces de plantes comestibles qui poussent à l’état naturel ou sont plantées chaque année pendant les sept à dix ans de la période de jachère, qui contribuent toutes de manière significative à la sécurité alimentaire et à des moyens de subsistance durables. De plus, différentes espèces d’animaux sauvages étaient attirées par les parcelles en jachère pour y trouver de la nourriture. De manière générale, les recherches ont conclu que la rotation des cultures stocke beaucoup plus de carbone qu’elle n’en émet, et contribue à des moyens de subsistance durables, à la sécurité alimentaire, à la résilience des systèmes agroforestiers et à l’accroissement de la biodiversité.3

Les recherches ont conduit à un changement dans les points de vue du gouvernement et des médias sur la rotation des cultures. En 2010, le gouvernement thaïlandais a adopté une résolution du cabinet pour la revitalisation du mode de vie karen, apportant ainsi un appui politique à la conservation et à la revitalisation de ces pratiques coutumières importantes au nord de la Thaïlande.

Photo: Maurizio Farhan Ferrari, FPP
Auteure/Auteur
  • Prasert Trakansuphakon, Indigenous Knowledge and Peoples network (IKAP)
Écosystèmes
  • Forêts tropicales
Thèmes
  • Alimentation
  • Savoirs, culture et spiritualité
Type
  • Forme courte
Date
  • Cette étude de cas fait partie de LBO-1, initialement publié en 2016.

References

  1. IKAP. Innovations in Community Carbon Accounting and Forest-land Management in Karen Villages in Northern Thailand. Research report 1, (2013)
  2. NDF & Huay Hin Lad community. Climate change, trees and livelihood: A case study on the Carbon Footprint of a Karen community in Northern Thailand. (2012). at <http://unfccc.int/resource/docs/2012/smsn/ngo/240.pdf>
  3. Trakansuphakon, P. in Shifting cultivation and environmental change: Indigenous people, agriculture and forest conservation (ed. Cairns, M. F.) 335–356 (Earthscan Routledge, 2015)